L’alimentation, tout comme le transport et le logement, représente environ ¼ de nos émissions annuelles de CO2e (24%). Il représente donc un pôle important de pollution mondiale. L'alimentation est indispensable pour tout être humain. Il ne s’agit donc pas d’arrêter de manger mais d’avoir une consommation de nourriture plus responsable en adoptant des gestes simples.
La source la plus importante de pollution dans notre alimentation réside dans la viande et plus particulièrement dans la viande rouge. Ainsi, la mesure la plus efficace que l’on peut prendre à titre individuel pour réduire son empreinte carbone est de limiter sa consommation de viande et notamment celle de la viande rouge. En plus d’être une source de pollution importante, consommer trop de viande est nocif pour la santé.
Le GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat) dans ses rapports sur l’évolution du climat fait état de l’effet disproportionné de la consommation mondiale de viande sur les émissions de gaz à effet de serre. L’élevage de ruminants (bovins, ovins, caprins,...) est un important émetteur de Gaz à Effet de Serre (GES). Et pas de n’importe quel gaz, mais du méthane, gaz 25 fois plus puissant que le gaz carbonique en termes d’effet de serre! La méthanogenèse ruminante, phénomène par lequel les ruminants émettent le méthane, est responsable à elle seule, de 12% des émissions mondiales de ce gaz (management & avenir, 2008) ! Outre cela, l'élevage d'animaux nécessite d’utiliser des terres pour les pâturages (dans le meilleur des cas bien sûr) mais également pour cultiver les céréales nécessaires à leur alimentation (maïs, soja,...). A l’échelle mondiale, nous estimons que ce sont ainsi 80% des terres agricoles qui sont utilisées directement ou indirectement pour l’élevage (WWF) tandis que 690 millions de personnes ont souffert de la faim en 2019 et que ce chiffre continue d’augmenter (OMS, 2020). Pour répondre à la demande mondiale, le Brésil, deuxième producteur mondial de soja juste derrière les états-unis, n'hésite plus à déforester des parcelles toujours plus importantes de forêt amazonienne (le poumon de la terre lui-même) pour les transformer en parcelles agricoles exploitables et surexpoitables. Pour résumer, la viande constitue un exemple type de produits pour lesquels il est important de s’intéresser à l’ensemble de la chaîne de production et pas seulement au produit final présent dans notre assiette. Loin de nous l’idée de vouloir culpabiliser nos lecteurs sur leur consommation, chacun est libre de consommer comme il le désire, néanmoins, nous pensons qu’il est important de connaître l’impact que peuvent avoir nos actes et d’agir en connaissance de cause.
Si les points énoncés plus haut en rapport avec l’environnement ne parviennent pas à vous décider, peut-être ceux-ci y arriveront 😉 En 2020, les français·es consommaient encore 84,5 kg de viande par an soit environ 1,6 kg de viande par semaine dont environ 1 kg de viande hors volaille soit le double du maximum conseillé par les nutritionnistes pour cette catégorie (FranceAgriMer, 2021). Une telle surconsommation de viande peut entraîner des troubles cardio-vasculaires, des cancers ou de l’obésité.
En dehors de la réduction de la consommation de viande, il existe d’autres mesures qui peuvent être prises pour réduire notre empreinte carbone et notamment la consommation de fruits et légumes de saison. Les fruits et légumes consommés en dehors de leur saison de récolte sont le plus souvent produits en serres chauffées, induisant une consommation d’énergie très importante. On estime par exemple qu’une tomate produite hors saison génère 4 fois plus de kilogrammes d'équivalent CO2 (kgCO2e) qu’un tomate produite en saison (datagir). Raison de plus pour se concentrer sur les raclettes, tartiflettes, fondues qui font le bonheur de tant de personnes en hiver ! Plusieurs sites ou applications proposent, sous différents formats, des outils pour savoir quels sont les fruits et légumes de saison.Pour télécharger le calendrier proposé par l’ADEME :
Cette mesure ne concerne pas seulement les fruits et légumes mais plus généralement l’ensemble de notre alimentation. Premièrement, cela permet de valoriser et de soutenir les filières locales. Ainsi, les emplois et les terres agricoles sont maintenus sur le territoire national ce qui contribue à notre indépendance alimentaire. Deuxièmement, les produits originaires de pays étrangers ont dû voyager sur de longues distances en avion, bateau, camions ou dans le meilleur des cas en train pour arriver jusqu'à nos assiettes. Le transport, bien que n’étant pas le facteur le plus important dans l’empreinte carbone d’un produit, reste une pollution évitable. Aussi, les aliments qui ne poussent qu’à l’étranger et dans des pays lointains tels que les fruits exotiques sont à limiter autant que possible. De même, le café et le chocolat, aliments devenus presque incontournables dans notre alimentation, sont des denrées dont la production, en plus être très gourmande en eau (17 196 litres pour un kilo de chocolat et 15 897 litres pour le café !) (statista), est exclusivement originaire de pays lointains (principalement Côte d’ivoire pour le cacao et Brésil pour le café).
Le gaspillage représente tous les produits initialement conçus pour l’alimentation humaine et qui sont perdus ou jetés avant d'atteindre leur objectif. En France, le gaspillage alimentaire représente chaque année 150 kg de nourriture par personne! Bien qu’une grande partie de ce gaspillage ait lieu dans la chaîne d’approvisionnement (donc avant l’achat du consommateur), 33% de ces 150 kg a bien lieu lors de la consommation (restes de repas ou produits périmés qui finissent à la poubelle avant même d’être ouverts)(ADEME, 2016). Il y a donc une marge de progression sur le plan individuel.
Date de péremption, comment s’y retrouver :
La date limite de consommation (DLC) : Date après laquelle la consommation d'un produit peut devenir dangereuse pour la santé. Elle figure sur les produits alimentaires périssables et emballés (viandes déjà découpées, charcuteries, plats cuisinés réfrigérés, yaourts...) avec la mention À consommer jusqu'au... suivie de l'indication du jour, du mois et éventuellement de l'année. Cette date est fixée par le fabricant, sauf pour quelques produits pour lesquels la réglementation sanitaire s'impose.
La date de durabilité minimale (DDM) qui remplace la date limite d'utilisation optimale (DLUO): C’est une date indicative. Une fois dépassée, le produit perd de ses qualités gustatives ou nutritives (baisse de la teneur en vitamines par exemple), mais n'est pas dangereux pour la santé. Elle figure sur les produits secs, stérilisés, ou déshydratés (café, lait, jus de fruits, gâteaux secs, boîtes de conserve...) et est précédée de l'une des mentions suivantes :
A Savoir : Un produit peut être proposé à la vente avec une DDM dépassée Pour certains produits, la mention de la DDM n'est pas obligatoire : fruits et légumes frais, vins, vinaigres, sel, sucres en morceaux, chewing-gums...
Pour plus d’informations sur le sujet et pour découvrir des astuces pour réduire le gaspillage alimentaire à votre échelle rendez-vous sur notre page “recettes anti-gaspi”