Transport

Selon les calculs de l’ADEME, le transport représente le pôle le plus polluant de l’empreinte carbone moyenne d’un·e français·e avec 3,2 tonnes de CO2e émis par an par personne soit 27% de nos émissions moyennes globales. Avant d’entrer dans le vif du sujet, il convient de faire un rappel sur les différents moyens de locomotion et leurs émissions de CO2 correspondantes.

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Source: agence européenne pour l’environnement, 2019

Ce graphique reprend une estimation des émissions de CO2 par passager-kilomètre en fonction du moyen de transport. Les estimations reprennent un nombre de passager moyen en fonction du mode de transport indiqué à droite de l'icône de ce dernier.
Sans surprise, l’avion et la voiture sont les moyens de déplacement les plus polluants tandis que la marche, le vélo et le train sont les inconditionnels bons élèves de ce graphique. Maintenant que nous savons cela, nous pouvons nous attaquer plus en détail aux mesures qui peuvent être prises dans ce domaine.

1. Repenser son trajet domicile-travail.

Le trajet le plus fréquent pour la grande majorité de la population française est sans aucun doute celui reliant lieu de travail et lieu de résidence. Aussi, remettre en question sa manière de se déplacer pour aller travailler. Réfléchir à une alternative plus respectueuse de l'environnement constitue déjà un pas important dans la réduction des déchets liés au transport. Pour commencer, nous vous invitons à regarder grâce au simulateur ci-dessous, quelle quantité de CO2e vous émettez avec votre mode de déplacement actuel :

Simulateur

Maintenant que vous savez cela, deux options: soit vous êtes satisfait du résultat (si vous utilisez déjà des moyens de déplacement respectueux de l’environnement), soit vous pensez pouvoir faire des efforts dans ce domaine. Si c’est le cas, il faut que vous réfléchissiez à une alternative à votre moyen de déplacement actuel en piochant dans les différents modes de déplacement qui s’offrent à vous. Vous les connaissez sûrement déjà tous mais un petit rappel fait toujours du bien:

Moyen de transport Avantages
La marche 🚶 Jusqu’à une certaine distance, (à partir de 5 km il faut vraiment être motivé·e !) la marche reste le mode de déplacement le plus neutre en émissions de carbone en plus de vous maintenir en forme. Ce moyen de déplacement peut vous sembler logique pour des distances courtes, pourtant en 2017 encore, près de 50% des actif·ves ayant un trajet Domicile -Travail compris entre 0 et 1 km se déplaçaient en voiture (Insee, 2021).
La Trottinette / le Skateboard / le Roller 🛴 Légers et agiles, ces moyens de déplacement sont particulièrement adaptés aux trajets en centre-ville. Ils permettent de se déplacer plus rapidement qu’en marchant et peuvent facilement être portés dans les transports en communs ou même être pris avec vous sur votre lieu de travail limitant ainsi les possibles vols et les problèmes de stationnement. Pour les plus longues distances, les alternatives électriques à la trottinette ou au skateboard peuvent être utilisées mais sont plus polluantes que les versions "traditionnelles".
Le vélo 🚲 Roi de la mobilité douce, le vélo est le moyen de déplacement doux ayant le meilleur rapport effort fourni / vitesse déployée. Il permet de se déplacer sur de longues distances et est même souvent plus rapide que les voitures en centre-ville.
Les transports en commun 🚉 A partir d’une certaine distance, lorsque le trajet à parcourir en vélo est trop dangereux, lorsque les conditions météorologiques ont raison de certains cyclistes, les transports en commun (train, métro, tramway, bus) sont le moyen de déplacement le plus respectueux de l’environnement.
Covoiturage 🚗 Si aucune des solutions proposées n’est envisageable pour quelque raison que ce soit, il reste encore la solution du covoiturage. Plusieurs applications et sites internet proposent de trouver des personnes faisant le même trajet que soi.

Bien sûr vous pouvez cumuler plusieurs de ces moyens de déplacement sur un même trajet. Par exemple, vous pouvez vous rendre à la gare en vélo, prendre ce dernier dans le train et finir votre trajet en vélo. En règle générale, le vélo est autorisé dans les TER. Pour en être certain, vous pouvez poser la question au guichet de votre gare de départ ou d’arrivée.

2. Repenser ses trajets réguliers.

Etude de cas: aller faire ses courses.

Outre les trajets domicile-lieu de travail, d’autres trajets réguliers peuvent être repensés en utilisant les moyens de déplacement proposés plus haut. Prenons un exemple: Aller faire ses courses. C’est un trajet que l’on doit faire assez régulièrement et pour lequel la voiture est souvent utilisée car elle offre des avantages en termes de capacité de rangement intéressants. L’on a donc du mal à s’en séparer…pourtant, des solutions existent. En voici deux :

Utiliser un vélo avec sacoches

De plus en plus de personnes vont faire leurs courses à vélo en utilisant des sacoches fixées à l’avant et/ou à l’arrière de leur cycle pouvant porter ainsi plusieurs kilos. Porter une charge aussi lourde sur un vélo sans assistance électrique nécessite un peu d’entrainement. La direction a tendance à être plus difficile à contrôler lors de chargement à l’avant notamment et peut ainsi poser des problèmes d’équilibre.
L’avantage de cette solution est que l’on a pas besoin d’acheter un vélo spécifique et qu’elle convient très bien pour des charges légères, moyennes voire lourdes pour les plus expérimentés. Cette solution conviendra parfaitement aux amateurs de randonnée cycliste qui pourront ainsi utiliser cet équipement pour leurs escapades.

Utiliser un vélo cargo

Les vélos cargo sont conçus pour porter des charges lourdes et volumineuses. Ce sont en grande majorité des vélos à assistance électrique avec un espace libéré à l’avant ou à l’arrière sous forme de remorque. Ils constituent donc un moyen de déplacement idéal pour aller faire ses courses. Cependant, ces vélos sont assez onéreux (bien que moins chers que la plupart des voitures) et monofonctionnels , ils sont donc plutôt utilisés par des professionnels pour faire des livraisons ou pour s’approvisionner. Venez découvrir un exemple concret sur le site internet de l’association Zero Waste Toulouse ici .
Pour les utilisateurs privés, qui n’ont pas forcément l’utilité de ce type de vélo quotidiennement, il est possible d’en acheter un à plusieurs (entre voisins d’un immeuble ou de quartier résidentiel) et de s’en partager l’utilisation.

3. Télétravailler plus régulièrement

Pour reprendre ce qui est dit juste au dessus, le télétravail peut être vu comme une solution à notre problème. La crise sanitaire du COVID-19 a fait entrer cette pratique dans nos habitudes. Le meilleur déchet étant celui que l’on ne produit pas, le télétravail est une solution intéressante, nous permettant de travailler sans avoir à nous déplacer et par conséquent sans produire de déchets sur notre déplacement. Vous pouvez calculer les émissions de CO2e vous pourriez économiser en télétravaillant plus régulièrement en vous servant du simulateur présenté plus haut:

Simulateur

4. Réduire les déplacements professionnels au strict minimum

Qu’il consiste à aller sur un autre continent, ou simplement à l’autre bout de la ville, les déplacements professionnels ne sont pas tous nécessaires. Remplacer certains de ceux-ci par des réunions en visioconférence comme cela à été le cas durant la pandémie COVID-19 vous permettra de gagner du temps (le temps de trajet) et de l’argent (le coût du trajet) en plus d’être plus respectueux de l’environnement. Osez résister à la tentation d’un voyage d'affaires tous frais payés à New York pour rencontrer un client et faites une bonne action pour la protection de notre environnement.

5. Repenser ses trajets touristiques / de loisir

Nous le savons, s’attaquer à ce sujet est une corde sensible et représente une marche importante pour beaucoup. Toucher aux trajets touristiques / de loisir, c’est s’attaquer à une part de rêve et si beaucoup sont prêts à faire des efforts sur les trajets réguliers, ils le sont beaucoup moins quand il s’agit de changer ses habitudes de vacances. Cependant, pour réussir à dévider nos émissions de CO2e par 6, chaque effort compte et cela passe par une redéfinition profonde de nos habitudes de déplacement touristique. A ce titre, il est important de se rendre compte de l’impact environnemental d’un trajet en avion ou d’un long trajet en voiture. Pour ce faire, vous pouvez reprendre le graphique proposé en début de cette partie ou bien faire glisser le curseur du simulateur proposé plus haut vers la droite (en prenant soin d’ajouter l’impact des traînées d’avion en cliquant sur le point d’interrogation au dessus de l’impact de l’avion).
Un simple aller-retour Paris - Rome à lui seul représente environ 0.5 tonne de CO2e émis par personne soit un quart de l’objectif annuel. Un aller-retour Paris - New York quant à lui dépasse déjà l’objectif des 2 tonnes de CO2e/an/personne (medium, 2020).
Repenser ses trajets longue distance ou choisir de partir en vacances plus proche de chez soi représente certes une contrainte importante mais nécessaire pour limiter les effets du dérèglement climatique en cours.
La crise sanitaire du COVID-19 nous a contraint, pour la plupart, à passer nos vacances en France. Pays qui, nous le rappelons, est considéré par les étranger·es comme l’un des plus beaux pays du monde et actuellement le pays le plus visité au monde (bon pote, 2020). Cette contrainte nous a permis de redécouvrir notre pays. Il reste encore de nombreuses choses à découvrir près de chez soi. Randonnée en montagne, à vélo, en kayak,... autant de possibilités pour partir à l’aventure proche de chez soi, à faible coût et pour un dépaysement assuré. Donnez sa chance à la France voire à ses pays limitrophes pour vos prochaines vacances, notre belle planète vous en remerciera grandement !